Jules empaillé

Il fut un temps où la Provence n'appartenait encore qu'aux Provençaux et Cannes aux Cannois, si l'on excepte quelques grands-ducs de Russie ou des Anglais excentriques séduits par la douceur de l'hiver et le bleu de ses ciels. Les grands-parents d'Hélène Tournaire cultivaient le mimosa et l'œillet sur les collines. Leur fils Eugène faisait à Lyon son service militaire. Un second fils allait naître : Jules. Ceci se passait en 1900. Aujourd'hui, Jules vient de mourir et les souvenirs assaillent sa nièce Hélène qui se rend à son enterrement - vieux souvenirs d'une époque qu'elle n'a pas connue, vifs souvenirs personnels où Jules l'Imprévisible, en porte-à-faux entre deux générations, joue un rôle prépondérant et bénéfique. Sans l'intuition, la fantaisie, le grand cœur de l'oncle Jules, que serait-il advenu d'Hélène, issue du mariage d'Eugène le Méridional avec Antonine la charolaise rigide et pieuse, feu et glace unis par la nécessité ? C'est sa propre histoire, l'histoire entière des siens et de la ville de Cannes de 1900 à nos jours qu'Hélène Tournaire évoque avec humour et délicatesse dans Jules empaillé.