«Quelque chose, pourtant, lui disait qu’il pouvait réunir l’inconciliable, c’est-à-dire ne renoncer ni au désir qu’il avait de connaître l'Abyssinie et
de s’y illustrer, ni à la tentation de conquérir l’inaccessible Alix de Maillet, dont tout en lui proclamait qu’elle n’avait été créée que pour le
rencontrer et le rendre heureux.
“Voilà, pensa-t-il, c’est exactement cela. Il y a entre elle et moi d'extraordinaires obstacles ; seules d’extraordinaires circonstances peuvent les surmonter.
Si j’étais resté au Caire, je ne l’aurais jamais vue, jamais approchée et rien n’aurait été possible. Mais la mission qui m’est confiée, en me faisant
affronter de grands périls, peut m’assurer en retour un grand triomphe. Je vais en Abyssinie, je guéris le Négus, je reviens avec l’ambassade qu’on
me demande, je l’accompagne à Versailles. Louis XIV me fait noble et le consul ne peut plus me refuser sa fille.”
Il avait cru d’abord, sans enthousiasme, que sa mission servait seulement les desseins du Roi de France et du Pape. Maintenant, il réalisait qu’elle pouvait
être aussi l’instrument de son bonheur. La chose devenait autrement sérieuse…»
- • Prix Goncourt du Premier Roman 1997
- • Prix Méditerranée 1997
Nom d'attribut |
Valeur d'attribut |
Nombre de Pages
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704 |
Auteurs
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Jean-Christophe Rufin |
Tranche d'Age
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Adultes |