Une fois un domaine de recherche installé, la question de sa naissance s’efface comme s’il était là depuis toujours. Pourtant, il y a souvent dans les premiers moments de la découverte, matière à épopée. Ce que nous appelons « les études byzantines », c’est-à-dire l’étude de la langue, de l’histoire, de l’art et de la civilisation de l’Empire romain d’Orient durant les douze siècles de son existence (330-1453) ont ceci de particulier qu’elles sont nées sans qu’on les cherche.
Aux XVIe et XVIIe siècles, l’attrait pour la Grèce antique est vif. Les voyages vers l’Orient se multiplient. De nombreux savants, avides de compléter leurs connaissances et leurs bibliothèques, missionnent tout un réseau d’aventuriers pour partir en quête de manuscrits. Religieux, diplomates, marchands, érudits, libertins, capitaines de navires parcourent l’Empire ottoman à la recherche de manuscrits grecs antiques. Mais leur méconnaissance de la langue grecque les conduit, heureuse méprise, à rapporter des textes grecs médiévaux : les textes byzantins. Partis à la recherche de la Grèce classique, ils ont rencontré le Moyen Âge grec et la civilisation byzantine.
C’est l’histoire de ces bibliothécaires passionnés et philologues irascibles, de ces papes et cardinaux, de ces princes, de ces copistes et de leurs intermédiaires grecs oubliés, de tous ces chercheurs de manuscrits en quête d’un savoir qu’ils allaient finalement constituer que nous raconte Anne-Marie Cheny.
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Anne-Marie Cheny
Maîtresse de conférences en histoire moderne à l’Université de Rouen, Anne-Marie Cheny s’intéresse à la place qu’occupe Byzance dans l’univers intellectuel des XVIe-XVIIe siècles et à la constitution d’une « discipline byzantine » autonome de l’histoire grecque et de l’histoire romaine. Ses recherches explorent notamment la place centrale de Nicolas- Claude Fabri de Peiresc (1580-1637) dans la connaissance byzantine.
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Auteurs
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Anne-Marie Cheny |
Nombre de Pages
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240 |