Les Plaisirs et les Jours

Si le livre s'entrouvre sua pages des Fragments de comédie italienne, tel portrait de la comtesse Myrto ou d'Oranthe fait involontairement songer aux Caractères de La Bruyère : le ton incisif; le style dépouillé, appartiennent à la rhétorique clique, la phrase ne s’élance pas encore dans ces méandres et ces ramifications qui donnent son originalité et sa richesse à l’oeuvre maîtresse de Marcel Proust, A la Recherche du temps perdu, et pourtant ces portraits ou les contes et les poèmes réunis ici sous le titre Les Plaisirs et les jours préfigurent déjà cette œuvre par leurs thèmes.
Les personnages appartiennent à ce qu'il est convenu d’appeler « les gens du monde », fortunés, futiles parfois, oisifs presque toujours et pourtant très occupés par leurs mondanités et c'est leur futilité cru leur snobisme que Marcel Proust analyse avec une moque subtilité. A moins qu'il ne décrive par quel tout de crises quasi stendhalien Mme de Breyves devient amoureuse d'un quidam sans intérêt. Ou qu'il dissèque La Fin de la jalousie, les méfaits de la (Violante) ou les rapports de l'amour, de la mort et de l’indifférence (Mort de Baldassare Silvande).