Trois kilos de café

 Doualam 12 décembre 1933.  Au "quartier" noir de la ville camerounaise, sous protectorat français, naît Manu Dibango.  Pour ce fils unique, tant désiré, ses parents font imprimer un faire-part, geste rare à l'époque.  Le père, fonctionnaire, vit selon ses principes protestants.  Il a une seule épouse et il l'aime.  Ils sont de deux ethnies différentes.  De ce passé antagonique, Manu hérite pour la vie d'une personnalité au moins à double visage.  Européen dès quinze ans, à son départ du pays natal, mais Camerounais pur toujours, le jeune homme va, au fil des aventures musicales, cosmopolites sur tous les continents, devenir le le premier des Africains de Paris.  C'est lui qui ouvre le chemin à ces générations d'artistes qui font aujourd'hui de la capitale française le centre mondial de l'Afro-musique.

Manu, marié et père de famille, vit à Paris, entre les multiples tournées qu'il assure aux quatre coins du monde.  Concerts, musiques de films, combats humanitaires, ce saxophoniste-compositeur, de grande culture, s'engage sur tous les fronts.  Ainsi prépare-t-il la transcription des diverses musiques d'Afrique, la première encyclopédie du genre.