Ce premier roman d'Hervé Bazin, largement autobiographique, paraît en 1948 et connaît immédiatement le franc succès qu'il conserve aujourd'hui.
Pour ce monde en ébullition de l'immédiat après-guerre, il dépeint en effet le combat rageur d'un enfant avec son entourage, et singulièrement avec celle qu'il ne daigne plus appeler sa mère. Cette révolte de Jean Rezeau pour Fokoche symbolise la lutte de tous les mal-aimés qui n'ont plus d'autre choix pour se construire que la haine. La peinture acérée des personnages, les suspens de l'histoire et la clarté de la langue font de Vipère au poing l'un des classiques du XXe siècle, au programme des étudiants français et étrangers.
Pierre Vaneck, qui est à la fois une figure du cinéma (Paris brûle-t-il ? Pardonnez nos offenses, L'année des méduses, Sur la terre comme au ciel, Là-bas... mon pays...) et un comédien de théâtre choisi par les plus grands (Jean-Louis Barrault, Jean Vilar, Georges Wilson...), donne à cette lecture route la force d'une rage contenue.